Communiqué
Une nouvelle directrice pour l’Université du troisième âge
12 juin 2018
Professeure titulaire de latin à l’Université de Neuchâtel, Laure Chappuis Sandoz vient d’être nommée à la direction de l’Université du troisième âge (U3a). Connue en Suisse romande pour sa plume aussi précise que délicate - elle a écrit trois romans à la prose intimiste -, la Chaux-de-Fonnière d’adoption remplacera le professeur Philippe Terrier le 1er août 2018 à la tête de l’institution.
Elle dit avoir une véritable passion pour tout ce qui touche à la transmission du savoir ainsi qu’un intérêt sincère pour le troisième âge. Des qualités qui font d’elle l’ambassadrice idéale pour l’U3a. Comme un écho à sa nouvelle fonction, son dernier roman, S’en remettre au vent (Éd. d’autre part, 2015), parle d’ailleurs d’une vieille dame dont le quotidien morose va connaître un vent de renouveau grâce à une rencontre. Une coïncidence, assure la nouvelle directrice. «Mais j’aime l’idée de retraite studieuse. C’est grâce à leur perpétuel apprentissage que les personnes âgées conservent leurs facultés cognitives et, surtout, restent en phase avec le monde actuel.»
Née à Lausanne en 1971, Laure Chappuis Sandoz a développé très jeune son goût pour la culture antique. C’est tout naturellement qu’elle va étudier le latin à l’Université de Lausanne. Sa licence en poche, elle obtient un doctorat ès lettres en 2001 à l’Université de Neuchâtel, où depuis lors elle enseigne la langue et la littérature latines, avec une passion restée intacte, tout en travaillant sur des projets de recherche. De son parcours jalonné de prix, cette spécialiste de la poésie latine n’en citera qu’un: celui du Credit Suisse Award for Best Teaching, reçu en 2006, qui récompense l’excellence de son enseignement. Depuis bientôt vingt ans, elle vit à La Chaux-de-Fonds avec son mari, l’écrivain Thomas Sandoz, et leurs deux fils.
Depuis la création de l’U3a en 1977, Laure Chappuis Sandoz est la deuxième femme à être nommée à sa direction. Elle remplace Philippe Terrier, professeur honoraire et ancien directeur de l’Institut de langue et civilisation françaises (ILCF), qui est parvenu au terme de son contrat après six années d’investissement.
Interview
«Apprendre en continu permet de rester en phase avec le monde actuel»
Professeure titulaire de latin à l’Université de Neuchâtel, mais aussi auteure de trois romans à la prose intimiste, Laure Chappuis Sandoz va reprendre la direction de l’Université du troisième âge (U3a) le 1er août prochain. Une fonction sur mesure pour cette passionnée de l’enseignement, qui voit dans le principe de la «retraite studieuse» le gage d’une vie en phase avec un monde en perpétuel mouvement.
Laure Chappuis Sandoz, qu’est-ce qui pousse une spécialiste de la poésie latine, vous en l’occurrence, à reprendre une telle fonction ?
Le projet FNS sur lequel je travaillais arrivant à sa fin cet été, je cherchais un autre mandat à exercer parallèlement à mon poste en langue et littérature latines à l’Université de Neuchâtel. Quand j’ai appris que la direction de l’U3a se libérait, j’ai postulé sans hésiter. La fonction cumule des domaines que j’aime particulièrement: la transmission du savoir ainsi que tout ce qui touche à l’humain, notamment au troisième âge. Partager le savoir, c’est essentiel. Cela permet de «rendre les murs de l’Université transparents», autrement dit de rendre accessible au grand public ce qui se fait au niveau de la recherche. Quant aux personnes âgées, j’ai toujours eu un grand intérêt pour elles, du respect et une grande tendresse. Et ce n’est pas parce qu’on avance en âge qu’on n’a plus envie d’apprendre.
A ce propos, vous citez la prière du poète Horace au dieu Apollon : «Accorde-moi de jouir des biens que j’ai acquis, de garder la santé, mais aussi, je t’en prie, toute ma tête, et de passer une vieillesse qui ne soit ni indigne, ni privée de musique.»
Oui, c’est une citation qui illustre bien ma conception de l’apprentissage tout au long d’une vie. J’aime l’idée d’une retraite studieuse : elle permet de maintenir les facultés cognitives tout en donnant la possibilité aux personnes âgées de rester en phase avec le monde actuel. En s’occupant de cette tranche d’âge, que ce soit au travers des sciences ou de la culture, l’U3a contribue à les maintenir en forme intellectuellement et socialement. De rester en vie dans la vie.
Professeure de latin, vous êtes également auteure de romans, trois exactement, tous publiés aux Éditions d’autre part… Et comme un écho à votre nouvelle fonction, votre dernier ouvrage parle de la vieillesse. Était-ce prémonitoire ?
A vrai dire, mon activité d’écrivain est plutôt ponctuelle : l’enseignement, la recherche et mon rôle de maman ne me permettant pas d’écrire à plein temps. S’il est vrai que S’en remettre au vent (Éd. d’autre part, 2015) aborde la thématique de la vieillesse, c’est un peu une coïncidence. En choisissant de m’immerger dans le quotidien morose d’une vieille dame, je voulais surtout parler de la lenteur et de l’attente.
Quels sont vos projets à terme pour l’U3a ?
Avec ses cinq antennes basées à Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Fleurier, Bienne et Porrentruy, l’U3a dispose d’une belle structure qui fonctionne bien, grâce à l’investissement de ses nombreux et nombreuses bénévoles comme de sa secrétaire. Reste qu’à terme, j’aimerais renforcer les synergies avec l’Université de Neuchâtel. Je pense notamment à un rapprochement avec la Société des Alumni, diplômés et amis de l'Université (SAN), qui est dotée d’un bassin de membres qu’on pourrait «exploiter», ou avec le Centre de langues et son programme Tandem bilingue, ou encore avec le programme de Français pour tous.
Bio express : Née à Lausanne en 1971, Laure Chappuis Sandoz vit à La Chaux-de-Fonds avec son mari, l’écrivain Thomas Sandoz, et leurs deux fils. Docteure ès lettres de l’Université de Neuchâtel, elle y enseigne la langue et la littérature latines depuis de nombreuses années déjà, tout en travaillant parallèlement sur différents projets de recherche. Spécialiste de la poésie latine, elle est aussi l’auteure de trois courts romans intimistes, tous parus aux Éditions d’autre part : L’enfant papillon (2009), La petite bête (2012) et S’en remettre au vent (2015).
Contact :
Laure Chappuis Sandoz
Professeure titulaire de Langue et littérature latines à l’Institut d’histoire
Tél. +41 32 913 57 47
laure.chappuis@unine.ch
En savoir plus :
Université du troisième âge
www.unine.ch/u3a