L'Université de Neuchâtel de 1959 à 1979
Nouvelles ressources, nouvelles ambitions
L’Université dessine son avenir en fonction des nouvelles ressources qui s’esquissent grâce à la Confédération. Même si elle demeure une institution modeste, son rôle dépasse désormais les frontières cantonales. La crise économique des années 1970 imposera des priorités. Neuchâtel fait le pari de la microtechnique.
Le vent de Mai 68 a aussi soufflé sur Neuchâtel
C’est un Neuchâtelois qui sera au cœur de la mise en place de l’aide fédérale. Professeur de langue et littérature latines, recteur de l’Université de 1963 à 1965, André Labhardt façonne, avec la commission d’experts qu’il préside, les grandes lignes de la politique fédérale de subventionnement des universités suisses. C’est un tournant fondamental. Le rapport Labhardt, livré en 1964, appelle de ses vœux l’entrée en jeu de la Confédération et ouvre des perspectives prometteuses pour les institutions qui s’apprêtent à voir le nombre de leurs étudiants augmenter en flèche.
Neuchâtel en profite pour tracer le futur développement de son institution et présente, dans un rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil datant de 1965, un programme ambitieux : construction de l’Institut de chimie au Mail, réaménagement des locaux libérés à l’avenue du 1er-Mars, édification de la Cité universitaire et… construction d’un bâtiment pour les sciences morales. Entre autres.
L’Université de Neuchâtel vit une période qu’on peut qualifier d’« âge d’or », marquée par une série de réformes et de nouvelles législations tant fédérales que cantonales. C’est à peine si Mai 68 vient la troubler, même si les événements instaurent des rapports de force placés, dès 1971, sous le sceau de la participation, encore modeste il est vrai.
La crise économique des années 1970 rappellera à ceux qui l’auraient oubliée la nécessité de garder… les pieds sur terre ! L’Université devra faire de gros sacrifices et établir des priorités. Et pourtant. C’est en pleine morosité que Neuchâtel prend le pari de créer, en 1975, l’Institut de microtechnique (IMT), signe d’une ouverture à la région et aux préoccupations de l’industrie.