La surcharge informationnelle et communicationnelle, quelques conseils ! (2/2)
30.11.2021 | Vie sur le campus | Alyzée Haahtio, Com'meet
Le monde tant académique que professionnel devient considérablement plus flexible, connecté, parfois même étouffant. C’est pourquoi quelques conseils pour bannir nos mauvaises habitudes numériques ne seront pas de trop !
La surcharge informationnelle émerge lorsque qu’un volume d’informations est trop conséquent pour permettre la bonne prise de décision (Campoy & Kalika, 2007). On comprend alors que si la charge d’informations optimale est atteinte, on assiste à une dégradation du processus de décision. La surcharge communicationnelle, quant à elle, se réfère aux problèmes engendrés par les sollicitations toujours plus nombreuses de nos pairs, incitant à une disponibilité immédiate et à une posture de communication constante (Denis J. & Assadi H., 2005).
Par conséquent, la multiplication des technologies de l’information peut produire des dysfonctionnements variés ; au premier rang figure la surcharge informationnelle et communicationnelle. Comment se décharger alors ? Comment éviter de s’emmêler les pinceaux ? Voici quelques trucs et astuces pour éviter de se submerger.
Trucs et astuces
Premièrement, il peut être utile de comprendre une erreur que nous faisons toutes et tous de manière récurrente : se dire que l’envoi d’un mail, d’un message, d’un snap, etc. est peu coûteux en temps. Cela est faux. Un premier message en entraîne souvent un deuxième, qui en entraîne un autre et ainsi de suite. En effet, la connexion des individus, mondiale à notre époque grâce aux technologies numériques, contribue à un très grand nombre d’échanges écrits ou audiovisuels sur des forums de discussion et applications. L’astuce peut donc être de rendre invisible ce qui est nuisible ; et attractif ce qui est important à effectuer. Avant de travailler, n’hésitez pas à cacher votre téléphone dans un tiroir assez éloigné et mettez à plat ce qu’il y a à faire et prenez de l’espace !
Deuxièmement, la question du temps nécessaire pour traiter une tâche reste peu abordée. En effet, l’instantanéité, la réactivité, l’accélération des processus ont des conséquences profondes sur le temps dont on dispose pour répondre à une sollicitation, pour concrètement effectuer une tâche. En conséquence, l’aspect temporel de la surcharge informationnelle et communicationnelle semble déterminant dans un contexte de généralisation des technologies de la communication. En d’autres termes, ce que l’on pourrait appeler la « volumétrie des données à traiter » (Campoy & Kalika, 2007) est souvent mise en exergue au détriment de l’aspect « délai ». Peut-être serait-il donc intéressant de ralentir. Prendre le temps qu’il faut, et non celui qu’il faudrait dans un idéal inatteignable. Si ces exercices de logique doivent prendre trois heures de temps pour être faits correctement, ainsi soit-il. Demain, est un nouveau jour, et de nouvelles opportunités de travail me seront mises à disposition.
En somme, évitez le multitâche, de lire vos mails pendant que vous travaillez par exemple. L’idée d’un planning « time-blocking » peut être astucieuse pour contrer cela :
- 9hoo à 12hoo : tâches importantes uniquement
- Études
- Activités avec des deadlines (exposé, travail de groupe, etc.)
- 12hoo à 12h30 : manger
- Jusqu’à 13hoo : pause bien-être
- 13hoo à 16hoo : tâches moins importantes
- Rangement
- Lessive
- Répondre messages et mails
Troisièmement, différencier les informations utiles du bruit ambiant des échanges. En effet, certains articles peuvent vous aider à mieux comprendre le monde, des vidéos peuvent vous servir à vous questionner, des posts vous permettent de mieux gérer votre vie intérieure et votre santé mentale. Le reste est du bruit ; des scandales dont personne ne parlera plus dans une semaine ; des news qui seront démontées d’ici deux jours ; des publicités en boucle. Seules les informations qui ont une réelle valeur et utilité méritent votre attention.
Et enfin, dans ce brouillard d’informations, la surcharge d’activités peut entraîner une source de stress et une perte d’efficacité. Ainsi, il peut être souhaitable de faire une diète informationnelle. Cela signifie réduire de manière volontaire le volume d’informations que nous consommons chaque jour. Bye bye Instagram toutes les 10 minutes, au revoir WhatsApp sur l’ordinateur pour chatter en cours, etc. En outre, s’abonner à tout et n’importe quoi peut être dangereux. Entre nous, vous apportent-ils réellement un quelconque bénéfice ? Se créer une décharge mentale peut aussi être bénéfique. C’est un endroit où vous décharger toutes vos pensées, vos activités, vos tâches à faire. Quelqu’un vous demande un service via message ? Notez-le ! Ne vous encombrez pas l’esprit avec cela.
Conclusion
En bref, le volume optimal d’informations, une fois franchi, dégrade la qualité du processus de décision. De plus, en réduisant les temps de traitements d’informations, en accélérant la circulation de celles-ci, et en autorisant la disponibilité permanente, les technologies numériques contribuent à la surcharge tant communicationnelle qu’informationnelle. En conséquence, la volumétrie d’information est trop abondante à traiter par un individu. S’ensuit un raccourcissement des délais afin de traiter pleinement ce volume. A noter également, la capacité cognitive des individus à traiter un nombre constant d’informations est de manière générale limitée.
Réceptionner, traiter, formater l’information demande du temps, alors prenez-le !
Références
Boboc, A. (2005). Le point sur la messagerie instantanée : Solutions grand public (im) et solutions d'entreprise (eim). Réseaux, 134(6), 223-261.
Chaumon, M. E. B., Cuvillier, B., Sarnin, P., & Vacherand-Revel, J. (2013). Le développement de l'expérience professionnelle des cadres dans un environnement médiatisé. Éducation permanente, 197(4), 61-70.
Denis, J., & Assadi, H. (2005). Les usages de l'e-mail en entreprise. Efficacité dans le travail ou surcharge informationnelle ? In Kessous, E. et Metzger, J.-L. (éds.), Le travail avec les technologies de l'information (pp. 135-155). Paris : Hermès.
Denis, J., & Licoppe, C. (2006). La coprésence équipée. Usages de la messagerie instantanée en entreprise. In Bidet, A., et al. Sociologie du travail et activité (pp. 47-65). Toulouse : Octares.
Isaac, H., Campoy, E. & Kalika, M. (2007). Surcharge informationnelle, urgence et TIC. L’effet temporel des technologies de l'information. Management & Avenir, 13(3), 149-168.
Le Douarin, L. (2007). L’usage des TIC dans l’articulation vie privée et vie professionnelle : vers un nouvel équilibre. Atelier, 5, 142-149.
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Biographie
Alyzée Haahtio
Étudiante en Bachelor en sciences de l’information et de la communication, sociologie et philosophie
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